Multicrise: Pro Juventute et les jeunesses de partis demandent plus de soutien pour les services d’aide aux enfants et aux jeunes
Un téléphone sur lequel les appels arrivent en continu, sans que personne puisse décrocher. Aujourd’hui, dans le cadre d’une action commune, Pro Juventute et les jeunesses de tous les partis ont attiré l’attention sur la multicrise et son impact sur les jeunes en installant un téléphone de consultation surdimensionné sur la Place fédérale de Berne. Avec ses très grandes dimensions, ce faux téléphone symbolise la forte augmentation des consultations au numéro 147 de Pro Juventute. Au cours des deux dernières années, celles-ci ont augmenté de 34%. Les jeunesses de tous les partis étaient présentes sur la Place fédérale avec Pro Juventute afin de sensibiliser davantage au stress psychologique subi par les enfants et les jeunes.
Katja Schönenberger, directrice de Pro Juventute, se réjouit de cette action conjointe qui envoie un signal fort. Elle explique: «D’abord la pandémie de Covid-19, puis la guerre en Ukraine et les autres crises qui menacent, comme la crise énergétique: ce que nous vivons est une multicrise qui affecte les enfants et les jeunes dans leur développement psychique. Cette multicrise se heurte à un système de soins surchargé. Il faut apporter maintenant une aide rapide aux services d’aide destinés aux enfants et aux jeunes.»
L’action commune et l’unité politique – unité assez rare pour être soulignée – montrent à quel point la situation est critique pour les enfants et les jeunes confrontés à la multicrise et à quel point les services de consultation comme le 147 de Pro Juventute sont sollicités.
Des cas d’urgence en plus grand nombre, des temps d’attente plus longs
Au cours du premier semestre 2022, les consultations portant sur les angoisses enregistrées au 147 de Pro Juventute ont augmenté de 30% par rapport à l’année précédente. Les consultations au sujet de pensées suicidaires se maintiennent à un niveau élevé de sept à huit consultations par jour. Particulièrement alarmant: les interventions de crise ont fortement augmenté. Fin août 2022, 100 interventions de crise avaient été effectuées. L’année d’avant, sur la même période, ce chiffre était de 86. En 2020, il était de 97 sur l’ensemble de l’année.
Pro Juventute et d’autres centres de consultation sont fortement sollicités, mais leurs moyens sont limités. Cela entraîne une augmentation des temps d’attente et un engorgement des services. La fondation demande maintenant plus de soutien de la part des pouvoirs publics, notamment de la part des cantons, et prévoit des interventions coordonnées dans les parlements cantonaux.
Sur la Place fédérale, les représentant·e·s des jeunesses de partis ont souligné que le stress psychologique accru des enfants, des jeunes et des jeunes adultes nécessitait des réponses politiques.
Pourquoi les jeunesses de partis soutiennent l’action de Pro Juventute
Discrimination, crise climatique et pression à la performance: le stress psychologique qui pèse sur les enfants et les jeunes est considérable. Les soins psychologiques doivent être rapidement accessibles, pour tout le monde, quelle que soit la situation écomomique de la personne.
Dans notre société actuelle, les jeunes sont confrontés à un état de crise permanent. Pour soutenir cette jeune génération, nous avons besoin de davantage de ressources, et d'une offre de soutiens thérapeutiques diversifiée et facilement accessible.
Il est inacceptable que les jeunes qui souffrent doivent attendre longtemps avant de recevoir le soutien adéquat. La politique ne doit plus détourner le regard lorsqu’il s’agit de la santé mentale des jeunes. Nous devons agir maintenant – avec un soutien accru pour les offres d’aide et plus de prévention. C’est pourquoi les Jeunes du Centre soutiennent l’action de Pro Juventute.
Nous avons besoin de mesures immédiates et d’un plan d’action à long terme pour faire face à l’état d’urgence en matière de santé mentale, notamment chez les jeunes. Pour cela, il faut entre autres renforcer les institutions expérimentées comme le 147.
La santé mentale de nombreux jeunes est fortement menacée en ces temps de crise. Pour les Jeunes PEV, le développement des offres de soutien est donc une nécessité urgente.
Les difficultés psychologiques sont encore un sujet tabou dans notre société; parler de ses émotions et de ses peurs est considéré comme une faiblesse et empêche de nombreuses personnes de parler. Ces discussions ne sont acceptées que lorsque les burn-out et les dépressions sont déjà là. Il est urgent de changer les mentalités dans la société, et c’est ce à quoi je souhaite sensibiliser.
Que ce soit les mesures contre le coronavirus, la politique énergétique ratée ou la guerre en Ukraine: cette politique affecte et complique la vie des jeunes en Suisse. Cela les rend même malades. On ne peut pas continuer ainsi. Nous attendons donc un changement de cap de la politique actuelle.
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